En CM2 chez B.

Début du trimestre, vivement impressionné par ce professeur. Estrade et globe sur le bureau (ancienneté). Fin de trimestre, vais en étude, vois les petits lui tenir tête, moins impressionné.
Madame B. et le directeur nous remettent les bulletins. Ils citent d’abord les noms de ceux qui ont un niveau acceptable, je suis dans le lot. C., par erreur, a été glissée dans l’autre partie, elle se met à pleurer. Madame B. dit: ”Oh! C. je t’en prie, s’il te plaît ”. Le directeur est étonné de ce que C. soit devenue mauvaise élève; il cherche dans les bulletins et s’aperçoit qu’il y a erreur.
Madame B. dit alors: ”Ah, mais elle est très bavarde! ”. Le directeur dit: ”Ah bon, alors je ne suis pas fâché de t’avoir donné une petite émotion”. On en vient à mon cas personnel. Madame B. dit au directeur: ”Il y a un mur entre moi et lui ”.
Je me rappelle même quand de son bureau, assise sur sa chaise, elle s’avança plaquant ses mains à la verticale, faisant un angle de quatre-vingt-dix degrés avec ses avant-bras. Une fois même, Madame B. avait décidé de me changer de place; elle me laissait le choix. Je ne savais où me mettre; j’allai au fond de la classe mais M-H qui me répondit qu’elle ne véritablement voulait pas de ma personne. J’étais en proie à un certain désintérêt. Puis Madame B. m’ordonna de me presser. Je demandais à M. si elle voulait bien que je m’assoie à côté d’elle. Avec un certain mécontentement, elle accepta. Puis ensuite, nous sommes devenus amis, je crois bien même qu’elle m’aimait.

Alexandre Tissier 1981