LES PROPHETIES suite


Jeu s’est pourtant bien amusé. Il ne tire plus les manettes avec la même fantaisie, il agit maintenant avec sérénité et mysticisme; c’est-à-dire:
il garde son sourire à dents (ironique) pour d’autres occasions celles où il faut parfois attaquer pour se défendre. Cependant Jeu garde sa marmite, à eau tiède, car il faut être prêt à. A la déverser sur les murs de Grande Indifférence. Enfin, pour le moment, il grandit derrière murs de stoïcisme, apprend et applique. C’est vrai, il doit accéder au savoir et à grande connaissance. Il est temps. Temps parce qu’il est moment maintenant. S’il est menacé dans son accession au royaume du Sait, murs de misanthropie franchiront d’où ils proviennent et joindront, entoureront murs de stoïcisme, écrasant les immondices de chair tiède et cadavérique de Grande Indifférence, la gluante marécageuse. Et murs de stoïcisme par leur présence pétrifieront. Chair gluante ne sera plus que l’odieuse sculpture de l’instant arrêtée par temps. Et sa face de l’abomination suprême qui révolte l’impétueux et insupporte à la vue de Dieu et du sage, rassie comme de la pierre brune, de vergue en vent se dispersera. Jeu saura alors, enfin, et pour éternité; jugera agira et attendra Godot. Force précèdera, et yeux et consciences s’ouvriront, libérés de toute la corruption née de l’invention malfaisante de Grand Théâtre. La lumière de pureté pénétrera les coeurs et Grand Théâtre cherchera alors un coin mini-ni gémissant pour se cacher à la vue du ciel étincelant, de la clarté de la vérité nouvelle, minaudera comme un chien et agité de quelques convulsions, se roulera en boule, périra dans l’ignorance de tous et dans le mépris du juste.

Quatrième jour du premier mois de l’an 1988 du deuxième millénaire.